Escape to Barcelona
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 Bluebell ♥ I don't know where I'm at, I'm standing at the back, and I'm tired of waiting, waiting here in line, hoping that I'll find what I've been chasing.

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E. Bluebell Santiago
People always leave. But sometimes, they come back

E. Bluebell Santiago


La Vida Loca
◮ messages : 678
◮ date d'inscription : 09/01/2012
◮ âge : 25 ans
◮ métier : Gérante d'un magazin de prêt à porter
◮ logement : Sur de Barcelona

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MessageSujet: Bluebell ♥ I don't know where I'm at, I'm standing at the back, and I'm tired of waiting, waiting here in line, hoping that I'll find what I've been chasing.   Bluebell ♥ I don't know where I'm at, I'm standing at the back, and I'm tired of waiting, waiting here in line, hoping that I'll find what I've been chasing. EmptyLun 16 Jan - 20:02

Bluebell ♥ I don't know where I'm at, I'm standing at the back, and I'm tired of waiting, waiting here in line, hoping that I'll find what I've been chasing. Tumblr_lx9069ww611r23tzz

Estrella Bluebell Santiago

Dogs never bites me. Just humans.


❧ ONCE UPON TIME.
NOM(S) ▲ Santiago PRÉNOM(S) ▲ Estrella BluebellSURNOM(S) ▲ Blue ou Bella ÂGE ▲ 25 ansDATE DE NAISSANCE ▲ 7 janvier 1987 LIEU DE NAISSANCE ▲ Phoenix, Arizona ORIGINE ▲ Américaine, Mexicaine et Espagnole STATUT CIVIL▲ Célibataire ORIENTATION SEXUELLE▲ Hétérosexuelle METIER ▲ Ancienne flic, maintenant gérante d'une boutique de prêt à porterGROUPE ▲ Flamenco TRAITS DE CARACTERE ▲ Impulsive ♠ Sensible ♠ Maternelle ♠ Forte ♠ Romantique ♠ Fière ♠ Têtue ♠ Lunatique ♠ Déterminée ♠ Introvertie ♠ Intelligente ♠ Jalouse ♠ Possessive ♠ Créative


PRETTY LITTLE LIARS.

A toujours tendance a exagérer • A toujours été superstitieuse et déteste les vendredi 13 • Déteste se confier et parler d'elle • Pourrait faire une overdose de nutella et beurre de cacahuètes • Est chanteuse occasionnelle • A toujours rêvé d'être écrivain • A un tatouage dans le bas du dos "People always leave" • A une cicatrice sur la cuisse, blessure par balle • N'a peur de rien sauf de perdre les gens qu'elle aime • Est accro à son téléphone • Ne pourrait vivre sans sa petite Lily-Rose • A déjà tué quelqu'un lorsqu'elle était encore flic • Est très fragile sous sa carapace de dure à cuire • Pique souvent des fous rires lorsqu'elle est nerveuse • Joue avec ses cheveux quand elle est gênée • N'a aimé qu'un seul homme • A du mal à s'investir sentimentalement • Peut se montrer manipulatrice • A toujours aimé voyager




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Dernière édition par E. Bluebell Santiago le Sam 30 Juin - 12:41, édité 12 fois
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E. Bluebell Santiago
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E. Bluebell Santiago


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MessageSujet: Re: Bluebell ♥ I don't know where I'm at, I'm standing at the back, and I'm tired of waiting, waiting here in line, hoping that I'll find what I've been chasing.   Bluebell ♥ I don't know where I'm at, I'm standing at the back, and I'm tired of waiting, waiting here in line, hoping that I'll find what I've been chasing. EmptyMar 17 Jan - 7:25


TIME AFTER TIME.


CHAPITRE 1


Bluebell ♥ I don't know where I'm at, I'm standing at the back, and I'm tired of waiting, waiting here in line, hoping that I'll find what I've been chasing. 8888961a
« Il était une fois dans un pays très lointain une jolie princesse … »

STOP ! J’effaçais cette stupide phrase que je venais de taper sur mon Mac. Ecrire l’histoire de sa vie est toujours difficile. On ne sait jamais comment commencer, ce qu’il est important de dire ou non. Mais ma vie est loin d’être un conte de fées, donc je vais commencer de façon plus classique. Je restais un instant immobile, le regard fixé sur l’écran de l’ordinateur que je m’étais achetée exprès pour écrire. J’avais toujours rêvé d’écrire un livre, et pour commencer je trouvais qu’écrire l’histoire de ma vie était plutôt pas mal. Bon, je n’ai que 25 ans et beaucoup pourront penser qu’on n’a rien à dire quand on est si jeune. Mais détrompez-vous, j’ai eu une vie déjà bien animée alors j’ai de quoi écrire … Il ne me reste plus qu’à m’y mettre, et c’est le plus dur. Se donner entièrement dans ce qu’on écrit, se dévoiler, montrer à tous ses faiblesses, ses pires craintes, ce n’est pas évident, croyez-moi, mais je vais tenter d’être le plus honnête possible. Après avoir inspiré profondément, je commence à taper sur le clavier …

« La jeune fille, à peine âgée de 18 ans, regardait son petit ami, les yeux remplis de larmes, ses longs cheveux bruns cachant son visage comme si elle ne voulait pas montrer la peine qu’elle ressentait à cet instant précis. « Je ne veux pas de cet enfant Ana, je suis désolé. Je suis trop jeune. J’ai toute la vie devant moi, et un enfant briserait tous mes rêves.» Elle leva son regard vers lui, le foudroyant de ses beaux yeux clairs. Anabella, de son vrai prénom, venait de comprendre que l’amour tenait à bien peu de choses. Et surtout que les hommes ont beau vous promettre la lune, ils ne sont parfois même pas capables de vous décrocher quelques étoiles. Son premier amour, ce jeune homme qui se tenait là devant elle, Alejandro, ne pensait qu’à lui. Son rêve : devenir un joueur de base-ball émérite et reconnu dans le monde. Du haut de ses 18 ans, il était fier et orgueilleux, et bien déterminé à réaliser ses rêves. Et qui aurait pu lui reprocher ? Il venait d’obtenir une bourse pour une des meilleures universités des Etats-Unis d’Amérique, et pour ce Mexicain arrivé là lorsqu’il avait 6 ans, rien ne pouvait être plus beau que ça. La fierté de ses parents, la joie qui brillait dans leurs yeux lorsqu’il leur avait annoncé, ça, il ne voulait pas le gâcher en leur annonçant que sa petite amie, une américaine d’origine espagnole, était enceinte. Pas question. « Sois raisonnable Ana. Je t’accompagnerais pour l’intervention.» L’intervention … Ça sonnait tellement médical, tellement pratique. L’intervention, ou l’avortement mais on aurait dit qu’il avait peur d’utiliser ce mot qui rendait la situation encore plus réelle. Il s’approcha d’elle et posa le bras sur son épaule. « Tu es jeune, tu as toute la vie devant toi. Tu seras bien mieux sans ce bébé. On sera bien mieux, tu verras.» Elle repoussa son bras violemment, et s’écarte de lui, le giflant aussi fort qu’elle l’avait pu. « TU seras bien mieux. C’est toujours par rapport à toi Alejandro. C’est TA vie, TES rêves. Et moi, dans tout ça ? Tu ne t’es pas demandé un seul instant si je ne pouvais pas en avoir envie de ce bébé ? De notre bébé ?» Il resta un instant silencieux abasourdi par la gifle qu’il venait de recevoir. Anabella avait toujours été d’une douceur rare et il ne l’avait presque jamais vu s’énerver. Il finit par soupirer, lassé de tout ça. Il avait 18 ans, des rêves plein la tête et envie de s’amuser, pas de pouponner. « Tu ne te rends pas compte que tu vas foutre ta vie en l’air si tu le gardes. Et crois-moi, si tu fais ça, tu foutras ta vie en l’air toute seule. Parce que ne comptes pas sur moi pour quoique ce soit.» Il lui tourna le dos, mettant ainsi fin à cette conversation pesante, et elle resta seule, le regardant partir, le cœur serré. Elle passa une main sur son ventre, et murmura : « Je t’aime déjà toi, même si tu compliques un peu les choses.»

Je fis une pause, et eus un petit sourire en pensant à ma mère et au courage dont elle avait fait preuve en me gardant. Parce que cette jeune fille qui regardait partir son petit ami, c’était elle. Et le petit ami, vous l’aurez compris, c’était mon père. Un père absent. Je ne l’ai jamais connu. De lui, je n’ai que son nom. Santiago. Je ne sais pas pourquoi ma mère a voulu que je prenne son nom. Peut-être pour le garder un peu, ou pour que j’ai une trace de lui à défaut de le connaître. Quoiqu’il en soit, je ne l’ai jamais vu. Il m’a écrit plusieurs fois il y a une dizaine d’années mais je n’ai jamais répondu. Pour moi, ce n’est pas mon père. Enfin, continuons. Je bus une gorgée de sangria, et continuai de taper.

Anabella tenait la main de sa mère et s’y accrochait avec force, hurlant de douleur. Elle avait beau avoir suivi les cours d’accouchement avec application, la douleur était là et bien réelle. Les contractions avaient commencé il y a déjà trois heures et voilà plus de deux heures qu’elle était allongée là, les jambes en l’air, espérant que tout irait bien pour elle et le bébé qu’elle allait mettre au monde. Elle avait refusé de connaître le sexe de l’enfant, préférant garder la surprise. Sa mère lui adressa un sourire d’encouragement, et elle réussit à esquisser une mince grimace voulant lui rendre son sourire. Ses parents avaient été géniaux avec elle. Bon, son père un peu moins, mais sa mère avait tout pris en main. Quand elle lui avait annoncé sa grossesse et sa rupture avec Alejandro, elle ne lui avait pas asséné tout un sermon sur la contraception et l’utilisation de préservatifs. Non. Elle s’était contentée de l’écouter et de respecter sa décision de la voir devenir mère si jeune. Bon, l’argent n’était pas un problème pour eux. Son père était un grand chirurgien et avait toujours bien gagné sa vie. Quant à sa mère, elle était journaliste pour une chaîne locale très connue de Phoenix et se débrouillait aussi plutôt bien. En tout cas, ils avaient toujours offert à leur fille unique une vie de luxe où elle pouvait tout avoir, et même s’ils rêvaient d’autre chose pour elle que de la voir accoucher à 18 ans, ils avaient accepté sans broncher sa décision. Parce qu’ils l’aimaient, et qu’ils savaient aussi qu’ils pourraient l’aider à assumer la maternité, et être là pour elle. Alors, la jeune fille n’avait pas peur de l’avenir contrairement à des milliers de femmes qui se préparaient à accoucher et devenir des mères célibataires. Au bout de 10 autres longues heures, elle mit enfin au monde son bébé, et s’affaissa sur le lit d’hôpital, encore tremblante. Le docteur qui l’avait assisté s’approcha d’elle tenant entre ses mains le petit être minuscule qu’elle venait de mettre au monde et elle tendit les bras, sentant des larmes d’émotion couler sur ses joues lorsqu’elle le tint contre elle. « C’est une jolie petite fille, Mademoiselle Campbell. » Même si elle n’avait pas vraiment de préférence, elle se rendit compte qu’elle était plus que contente d’avoir une fille. Elle sourit à sa mère, qui pleurait elle aussi, et se retourna vers le médecin. « Je l’appellerais Estrella Bluebell Santiago. Comme son papa …» Sa mère lui adressa un regard surpris mais s’abstint de tout commentaire. Elle savait que sa fille avait décidé d’être honnête envers son enfant concernant son père et de ne jamais lui mentir. Lui donner le nom de son père était pour elle symbolique. Pour montrer qu’il avait compté pour elle. Après tout, ils s’étaient aimés durant presque trois belles années. Et même si elle lui en voulait de les avoir abandonnées, son cœur continuait de l’aimer. Elle posa ses lèvres sur le front de sa petite fille. [color=indigo] « Ma jolie petite Bluebelle. Tu seras heureuse, je te le promets. Je serais toujours là pour toi.»







Dernière édition par E. Bluebell Santiago le Jeu 19 Jan - 6:46, édité 1 fois
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E. Bluebell Santiago
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E. Bluebell Santiago


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MessageSujet: Re: Bluebell ♥ I don't know where I'm at, I'm standing at the back, and I'm tired of waiting, waiting here in line, hoping that I'll find what I've been chasing.   Bluebell ♥ I don't know where I'm at, I'm standing at the back, and I'm tired of waiting, waiting here in line, hoping that I'll find what I've been chasing. EmptyMer 18 Jan - 8:04


TIME AFTER TIME.


CHAPITRE 2


Bluebell ♥ I don't know where I'm at, I'm standing at the back, and I'm tired of waiting, waiting here in line, hoping that I'll find what I've been chasing. 586663SB7a
Je levais les yeux de mon clavier et jetais un œil à la photo qui trônait sur mon bureau. Ma mère et moi, alors âgée de 6 ans, devant un sapin de Noël majestueux. Je souris en me rappelant toute la tendresse dans laquelle j’avais grandi. J’avais eu une enfance plus qu’heureuse, je ne pouvais pas me plaindre. J'avais tout ce que je désirais, et ma mère faisait tout pour que je sois la plus heureuse possible. Grâce à l’aide de mes grands-parents, elle avait réussi à faire des études et à sortir de l’université avec un diplôme de professeur d’espagnol. Pendant ce temps-là, mes grands-parents me gardaient et s’occupaient de moi. Ils avaient déjà à peine mes 4 ans atteints programmé ma vie. Je faisais de la danse classique, de la natation et de l’athlétisme. Et ils me donnaient des cours particuliers d’espagnol et faisait en sorte qu’on parle espagnol à la maison de façon à ce que je sois rapidement bilingue. Ils voulaient faire de moi une petite fille modèle. Mais, je leur donnais du fil à retordre. J’étais plutôt garçon manqué, et très vite, je suppliais ma mère de me désinscrire de la danse classique. A 7 ans, je voulais faire de la boxe. Elle céda, même si elle aurait préféré faire de moi une vraie fille à robe rose. A part ça, je ne posais pas problème, j’étais une fille intelligente et obéissante. Parfois, il arrivait que je pose des questions sur mon père et toujours ma mère me répondait. C’est vrai que des fois je me sentais triste de ne pas être comme les autres enfants, de n’avoir qu’une maman, et pas de papa, mais j’avais mes grands-parents et ça compensait un peu. Puis, lorsque j’eus 8 ans, maman rencontra quelqu’un. Un professeur comme elle au lycée de Phoenix, et leur relation devint vite très sérieuse. Très vite, ils se marièrent, et on emménagea dans une jolie petite maison, pas très loin de chez mes grands-parents en périphérie de Phoenix. Docile, je ne m’opposais pas à mon beau-père. Au contraire, j’étais très contente d’avoir enfin un homme à la maison, et je sentais que maman était heureuse. C’était le principal, non ? Mon enfance n’est pas spécialement marquante. Il n’y a pas eu d’événement perturbant ou traumatisant, ou sortant un peu de l’ordinaire, du moins assez pour être mis dans un roman. Pourtant, un souvenir me traversa brutalement l’esprit, et je me remis à taper.

La voix de maman qui m’appelle. Je suis dans ma chambre et je suis en train de réviser un cours pour l’école. J’ai alors 13 ans. Je m’en souviens comme si c’était hier. C’était mon anniversaire. J’organisais le soir même ma première soirée pyjama avec mes copines pour l’occasion, et j’allais au restaurant avec maman et son mari ce midi. Je sors de ma chambre, et me penche en haut de l’escalier. « Qu’est ce qu’il y a ? » Elle monte alors à toute vitesse, arrivant devant moi, essoufflée et me tend une enveloppe rose. Son sourire est forcé, je le sens bien. « Tiens, tu as reçu ça … C’est …» Elle ne finit pas sa phrase, sa voix se brisant, et je prends l’enveloppe regardant le nom de l’expéditeur écrit au dos. SANTIAGO. Alejandro Santiago. Ou mon père. Je crois qu’un instant mon cœur s’arrête de battre. Après 13 ans d’absence plutôt bien acceptée, voilà qu’il débarque dans ma vie. J’ouvre l’enveloppe d’une main tremblante, et y découvre une carte avec des fleurs. Bon, première chose sur mon père : il a mauvais goût. Je n’aime pas spécialement le rose, et encore moins les cartes roses avec des fleurs. Je lis ce qu’il a écrit d’une écriture brouillonne à l’intérieur : « Tu seras sûrement surprise de cette carte mais je tenais à te souhaiter un bon anniversaire. Je serais heureux que tu me répondes et qu’on puisse enfin se connaître. Papa.» Alors, il a osé ? Signer Papa, non mais quel culot. Je tends la carte à maman qui semble bien pressée d’en connaître le contenu, et je la vois lire rapidement avant de me la redonner, un pâle sourire sur le visage. « Il est gonflé … Tu vas lui répondre ?» Peut-être que j’aurais voulu répondre oui. Après tout, c’était mon père, et j’étais curieuse d’en connaître un peu plus sur lui. Mais, je voyais bien dans les yeux de ma mère que ça lui briserait le cœur. Alors, je lui souris et secoue la tête. « Non. Je n’ai pas besoin de lui. Je t’ai toi.» Elle me fait enfin un vrai sourire, et le soulagement se peint sur son beau visage. Elle me serre dans ses bras, très fort. « Je t’aime tellement ma chérie.» Et son amour m’inonde de bonheur. Je n’aurais peut-être pas la chance de connaître plus mon père, mais j’ai la mère la plus formidable qui soit. Puis de toute façon, c’est lui qui n’a pas voulu de moi il y a 13 ans … Je repars dans ma chambre et fourre sa carte dans une boîte en métal dans laquelle je conserve mes journaux intimes. Et je me remets à travailler.

Cette carte m’a suivie, et aujourd’hui elle est avec moi à Barcelone, dans la même boîte en métal. D’autres l’ont rejoint, mais n’allons pas trop vite !







Dernière édition par E. Bluebell Santiago le Mer 18 Jan - 9:01, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Bluebell ♥ I don't know where I'm at, I'm standing at the back, and I'm tired of waiting, waiting here in line, hoping that I'll find what I've been chasing.   Bluebell ♥ I don't know where I'm at, I'm standing at the back, and I'm tired of waiting, waiting here in line, hoping that I'll find what I've been chasing. EmptyMer 18 Jan - 8:06


TIME AFTER TIME.


CHAPITRE 3


Bluebell ♥ I don't know where I'm at, I'm standing at the back, and I'm tired of waiting, waiting here in line, hoping that I'll find what I've been chasing. 101020063721911070
Je me levais, et m’approchais de la fenêtre de mon salon qui donnait sur la mer. J’avais la chance de vivre dans un quartier très sympa de Barcelone, et même si ça me changeait de Phoenix et de L.A où j’avais vécu, j’étais heureuse de me retrouver ici. Si j’avais choisi Barcelone, c’était parce que j’avais un ami là-bas, quelqu’un de la famille de mon beau-père, et il m’avait toujours soutenu dans toutes les épreuves de ma vie. Alors, naturellement, j’ai choisi de le rejoindre. Je jetais un coup d’œil à la photo accrochée sur le mur nous représentant tous les deux au bord d’une plage, et souris. Joaquin était né en Espagne, à Barcelone et avait ensuite suivi sa mère en Amérique lorsqu’il avait 14 ans. C’est d’ailleurs à ce moment que je le rencontrais. Je retournais m’asseoir à mon bureau, et contempla ce que j’avais déjà écrit. J’étais loin d’avoir terminé. Je soupirais et me remit au travail bien décidée à avancer dans l’histoire de ma vie.

« Cassy, je peux t’emprunter ton rouge à lèvres ? » Je levais les yeux vers la jolie rousse qui s’habillait. Cassandra, dit Cassy, ma meilleure amie. Inséparables depuis l’âge de 6 ans. Toutes deux âgées de 17 ans, nous adorions sortir et nous avions la chance d’avoir des parents plutôt cools qui nous laissaient libres de nos mouvements. Elle dormait souvent chez moi, car ses parents passaient leur temps à se disputer quand ils n’étaient pas l’un ou l’autre en voyage d’affaire. Elle enfila une robe noire, et se tourna vers moi. « Il est dans mon sac à mains.» Je m’emparais de sa pochette noire posée sur mon lit et fouillais dedans à la recherche de son rouge à lèvres favori que je lui piquais à chaque soirée. Je trouvais un tube et le pris, persuadée que c’était ça et le brandis victorieusement. A son regard troublé, je regardais le tube et me rendis compte que ce n’était pas un rouge à lèvres … C’était rempli de poudre blanche. Je lui lançais un regard perplexe, et lui montrais le tube. « Qu’est-ce que c’est ?» J’avais peur de connaître la réponse mais j’avais besoin de l’entendre de sa bouche. Elle me prit le tube des mains et le rangea dans la pochette que j’avais reposé sur le lit. Elle fuyait mon regard, et je lui saisis alors le bras. « Cassy .. Réponds-moi ! » Elle soupira et se tourna vers moi, la tête basse. « C’est rien du tout Blue. T’en fais pas … C’est juste occasionnel. » J’eus comme un hoquet de surprise, ne parvenant pas à croire que je n’avais rien vu jusque-là. Moi, sa meilleure amie, presque sa sœur, j’ignorais qu’elle se droguait. Comment pouvais-je être si aveugle ? « Ça dure depuis quand cette connerie ? » « Quelques mois, c’est tout.» Des mois qu’elle me cachait ça. Il me semblait alors faire face à une inconnue. « Des mois ? Mais t’es complètement malade ! Arrête de toucher à cette merde, Cassy ! » Elle me foudroya du regard, et se détourna de moi, me repoussant presque brutalement. Je ne comprenais plus rien. « Arrête de me materner comme ça ! T’es pas ma mère, alors laisse-moi vivre ma vie.» Elle attrapa sa veste et sa pochette et quitta la pièce, claquant la porte avec violence. Je restai là, immobile. Si je l’avais retenue, l’issue de Cassy aurait-elle été la même ? Aurais-je pu changer quelque chose ? Je continue de me poser la question chaque jour.

Je m’affalais sur ma chaise. Après cette dispute, Cassy s’était éloignée de moi. Au début, j’avais tenté de la retenir, de l’aider, de la supplier d’arrêter. Mais, elle continuait de s’éloigner. Et puis, on s’est perdue de vue. Jusqu’à que cinq mois plus tard, mon téléphone sonne.

« Mademoiselle Santiago ? » La voix de l’homme au bout du téléphone m’était totalement inconnue. J’étais dans le lit d’un mec rencontré la veille, et je me levais, m’enroulant dans le drap et sortant doucement de la chambre. « Oui, c’est moi.» « Vous connaissez bien Mademoiselle Cassandra Davidson ? » Mon cœur s’emballa, bizarrement, j’avais toujours eu cette crainte en moi qu’on m’appelle un jour pour elle. Je tentais de reprendre mes esprits, et répondit : « Je … Oui, je la connais. Je suis … J’étais sa meilleure amie. Que se passe-t-il ? » Un silence au bout du fil. [color=darkred] « Ecoutez, nous avons tenté de joindre ses parents mais aucun des deux ne répond pas, et comme vous étiez son numéro favori, nous nous sommes permis d’appeler. » Ma voix se fit pressante. « Que se passe-t-il ? » Je me fichais bien de qui ils appelaient et pourquoi. Ce qui m’intéressait, c’était Cassy, et elle uniquement. Je m’appuyais contre le mur. « Mademoiselle Davidson a fait une overdose … Elle est à l’hôpital.» « J’arrive tout de suite.» Je raccrochais, et me laissais tomber par terre, les larmes coulant le long de mon visage. A cet instant, je me sentais coupable. Coupable de ne pas avoir été là pour elle, de ne pas m’être battue davantage pour la sortir de là. Je rentrais dans la chambre et me dépêchais de me rhabiller, soulagée de voir que le jeune homme d’hier dormait toujours d’un sommeil paisible. Je n’avais nullement envie de m’étaler sur la raison de mes larmes. Je quittais son appartement et pris un taxi jusqu’à l’hôpital, me rendant au chevet de celle qui était il y a encore peu de temps ma meilleure amie.

Les larmes me venaient, je le savais. Parler de cet événement était toujours douloureux pour moi, et la culpabilité ne m’avait jamais quittée. Elle avait d’ailleurs fait de moi celle que je suis aujourd’hui. Sans cet événement, je savais que ma vie aurait été bien différente. J’aurais suivi un autre chemin, mais n’allons pas trop vite. Je continuais d’écrire, m’attardant sur la suite de cette histoire.

Joaquin se tenait à mes côtés, me serrant la main pour me montrer qu’il était là. Vêtu d’un costume sombre, il était comme ma forteresse, et je m’agrippais à lui du mieux que je le pouvais. Depuis quelques mois, il vivait chez nous. D’une part parce que ça allait mal avec sa mère et d’autre part, parce que j’étais au bord du gouffre. Et aujourd’hui, c’était pire que tout. Aujourd’hui, j’enterrais ma meilleure amie. Elle n’avait pas survécu. Son cœur avait lâché, et j’étais là lorsqu’elle s’était éteinte pour toujours. Ses parents se tenaient non loin de moi, et je ne leur avais quasiment pas adressé la parole, leur en voulant atrocement, presque autant que je m’en voulais à moi. Eux non plus n’avait pas vu la détresse de leur fille. Eux non plus n’avaient rien fait pour la sauver. Je pleurais et Joaquin me serra alors contre lui, et je sentais la main de mon beau-père se poser sur mon épaule. Moi, au moins, j’avais une famille présente. Ma mère, mon beau-père, mes grands-parents. Et Joaquin qui était devenu comme un frère, un cousin pour moi. J’étais entourée et chanceuse de l’être. Je devais me relever pour eux. Je devais être forte. Je pris une poignée de terre et la jetais sur le cercueil, murmurant pour moi-même. « Adieu ma Cassy. »

La mort de ma meilleure amie m’avait blessée à vif. Et même si j’avais envie de me relever, c’était dur. Moi qui sortais beaucoup, j’étais devenue casanière. J’en voulais au monde entier mais surtout à moi-même et c’était sans doute le plus dur à porter. C’est sans doute pour ça que je pris le chemin que j’ai suivi.

Je m’installais en face de la conseillère d’orientation. C’était ma dernière année de lycée, et elle me connaissait plutôt bien. Je la voyais régulièrement, mais depuis la mort de Cassy, elle ne m’avait pas revu malgré ses demandes. Je n’avais pas envie de parler. Elle me sourit, et j’esquissais un pâle sourire, croisant les jambes. J’avais déjà mon uniforme de pom-pom girl vu que j’allais m’entraîner tout de suite après. Avant, Cassy était notre capitaine, aujourd’hui, c’était moi. Et j’essayais d’être la meilleure capitaine possible car je savais que ça lui tenait à cœur. Moi, pas vraiment. Je m’étais surtout mise au cheerleading pour elle, pour passer du temps avec elle plutôt que par véritable passion. Agiter ses pompons est un peu ridicule. Surtout pour une sportive comme moi, un peu touche-à-tout. Je continuais la boxe et l’athlétisme, et ces deux sports me permettaient de me défouler. « Alors, Bluebell. Tu veux toujours intégrer UCLA et faire des études de droit ? » Elle me sourit, pensant sûrement à cet instant que cet entretien n’était qu’une formalité. Après tout, depuis déjà quelques années qu’elle me suivait, mon projet d’avenir professionnel n’avait pas changé. Avocate. Voilà, ce que je voulais faire de ma vie. Pourtant, sans même que je ne sache d’où ça me venait, je lui répondis : « Non. Je vais rentrer à la LAPD. Dans le service de lutte contre la drogue. » La LAPD. Police de Los Angeles. Je savais qu’il acceptait des jeunes diplômés et les formait afin d’intégrer différents services. Je vis alors son regard changer, et un instant de silence se fit dans la salle. Je la défiais du regard, attendant à ce qu’elle s’oppose à cette décision toute nouvelle, mais elle n’en fit rien. « C’est un métier très dur, mais j’imagine que tu le sais. Si c’est ce que tu veux, alors fonce.» Et c’est bien ce que j’avais l’intention de faire.

Quelques mois plus tard, j’avais mon appart à L.A, le partageant avec Joaquin qui faisait lui ses études à UCLA. Et moi, j’avais suivi mon chemin. J’étais stagiaire dans le département « Anti-Stup’ » et je me débrouillais plutôt bien. D’ici quelques mois, je savais qu’ils me confierais mes premières missions.






Dernière édition par E. Bluebell Santiago le Jeu 19 Jan - 7:45, édité 2 fois
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TIME AFTER TIME.


CHAPITRE 4


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La vingtaine. L’âge fou à ce qu’il paraît. Du haut de mes 21 ans, j'avais la vie devant moi et des rêves plein la tête. Et pourtant, j’avais parfois l’impression d’avoir déjà 30 ans. Moi qui avait connu une adolescence un peu folle, je m’étais calmée et m’étais investie totalement dans mes nouvelles fonctions. A tel point qu’on me confiait à moi, à peine seulement 3 ans après mon arrivée à la LAPD, une mission de la plus haute importance. Une infiltration dans une bande de mafieux. Des grosses pointures du métier, trafiquants de drogues pour la plupart, mais collectionnant aussi les braquages et quelques meurtres. Jamais encore, on n’était parvenus à les prendre sur le fait, rendant leur arrestation impossible. Alors, selon notre chef, le seul moyen de les choper, c’était d’infiltrer le clan. Et d’après lui, j’étais parfaite pour ça : jeune, mignonne et déterminée. Ils n’auraient aucun soupçon. Bien entendu, j’étais un peu effrayée à l’idée de cette mission et en même temps, prête à assumer la lourde responsabilité qu’on me confiait.

Infiltrer la bande fut plus simple que je ne le pensais. Je traînais chaque soir dans des bars un peu glauque, connus pour être leurs lieux de rendez-vous, et finis par me rapprocher d’un des « sbires » du second. Comme j’étais plutôt jolie à voir, et que mes tenues ne cachaient pas grand-chose de ma jolie silhouette plantureuse, et qu’en plus, il n’était pas bien malin – engagé sûrement pour ses muscles que pour ses capacités de réflexion – il ne se méfia même pas lorsque je lui demandais à être présentée aux autres. Je fis donc déjà la connaissance des « petits », et tout le monde m’adopta. Bizarrement, même si je savais que certains avaient déjà tué, avec moi ils avaient presque une attitude protectrice, et je trouvais cela plutôt rassurant. Au moins, ils n’avaient aucun doute sur ma réelle identité et ne risquaient pas – encore – de me faire de mal. Et je fis mon trou. Petit à petit. Jusqu’à enfin être présentée au second. Liam Hermès Lewis. Quand je le vis la première fois, j’eus du mal à croire que ce mec-là puisse être un dangereux trafiquant et appartenir à la Mafia de la côte ouest. Blond, grand, bien bâti, les yeux clairs rieurs, un visage aux traits fins. Il n’avait rien de l’homme que je m’étais imaginée. Et je crois qu’il ne s’attendait pas à moi non plus lorsqu’on lui avait parlé d’un nouveau membre plutôt prometteur.

Son regard était posé sur moi, il me dévisageait de haut en bas, me déshabillant presque de ses yeux clairs. Il s’éternisa sur mes jambes que la minijupe noire que je portais laissait dévoiler. « Tu t’appelles ? » Sa voix chaude et profonde provoqua comme un frisson dans mon corps, et je chassais bien vite le trouble qui s’installait en moi. Je plongeais mon regard dans le sien, histoire de lui montrer qu’il ne m’impressionnait nullement, et lui répondis d’une voix froide : «Cassandra Blackwood. Mais, on m’appelle Cassy. » C’était mon nom de code. Hors de question bien sûr que je dise qui j’étais réellement. J’avais des faux papiers, un appartement à ce nom-là, un abonnement téléphone pour cette Cassandra. Bref, tout était fait pour qu’ils ne puissent rien trouver s’ils se décidaient à enquêter sur moi. Il me sourit alors, et son sourire me désarma sans que je ne m’y attende, et il dut sans aucun doute voir l’effet qu’il eut sur moi car son sourire s’agrandit davantage alors qu’une lueur d’orgueil brillait dans son regard. « Et tu veux rejoindre l’équipe, c’est ça ? Tu n’as peur de rien ma jolie.» Je tâchais de garder le cap et lui rendit son sourire, continuant de le fixer. « Effectivement, la peur ne me connaît pas. Et je suis sans doute plus douée que certains.»

Même si à l’époque, je n’étais pas très rassurée, je devais avouer que j’avais plutôt bien assuré. Ils m’avaient tous donné leur confiance. Les petits bras aussi bien que Hermès, même si ce dernier avait mis du temps à me faire confiance. Au début, il me traitait plus comme une espèce de bonne à tout faire, me demandant de leur ramener à manger. Puis, il m’avait « engagée » comme baby-sitter pour sa fille de presque 2 ans, Lily-Rose. Preuve qu’il commençait à me faire confiance, car il ne confiait son petit trésor à personne d’autre. J’avais appris que la mère de Lily-Rose avait finalement renoncé à cette famille car elle se trouvait trop jeune pour assumer un enfant. Hermès s’était donc occupé de Lily-Rose tout seul depuis ses 3 mois. J’aimais beaucoup cette gamine, elle était attachante, et je crois qu’elle m’aimait bien aussi. En tout cas, elle me réclamait souvent. Mais, je n’étais pas là pour servir de baby-sitting. Je devais faire tomber le groupe, et vite. Et pour ça, je devais moi aussi participer à quelques-uns de leurs sales plans. J’en fis donc la requête à Hermès qui finit par accepter et me mettre dans une opération top secrète pour le braquage d’une bijouterie de luxe à Beverly Hills. Bien entendu, j’avais prévenu mes supérieurs qui devaient s’assurer à ce que la police nous laisse filer sans trop de difficultés, histoire de montrer que j’étais digne de la confiance qu’Hermès avait placé en moi. Et tout s’était déroulé comme sur des roulettes. Je gagnais peu à peu ma place et j’étais maintenant appréciée de tous. Je me sentais parfois un peu seule. Je ne voyais pas souvent mes parents, et Joaquin était reparti à Barcelone, son pays natal. Il me manquait beaucoup, et surtout à ce moment là, j'aurais bien eu besoin de lui.

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« Cass’ … Pars pas tout de suite, reste un peu. » J’étais en train d’enfiler ma robe, quand je sentis la main d’Hermès m’attraper avec autorité le bras. Il m’attira à lui et je retombais sur le lit. « Je dois absolument y aller, ils m’attendent pour ….» Ma voix n’était pas très convaincante et il dut le sentir car il me fit taire d’un baiser auquel je m’abandonnais avec plaisir.

Des semaines déjà que cette petite « aventure » durait, et j’avais beau à chaque fois me dire que j’allais y mettre un terme, je n’y arrivais pas. Bien entendu, le bruit courait vite et il finit par arriver aux oreilles de mon supérieur. Je fis donc mine que cela faisait partie de mon plan afin de gagner encore plus leur confiance. Il me félicita pour mon investissement et ma ruse, et je parvins à sourire, même si j’avais l’impression de mourir sur place. Dans quelle galère m’étais-je encore fourrée ?

Je finis par m’abandonner à regret à son étreinte, et lui déposais un baiser sur son nez avant de lui sourire. « Je préférerais rester avec toi, tu le sais bien. Mais, j’ai des obligations. Mon patron est un homme tellement dur … » Il éclata de rire. Mon patron n’était autre que lui. Encore une fois, j’étais de mission, cette fois pour le cambriolage d’un musée. Bien sûr, mes supérieurs étaient au jus, et le tableau convoité avait été remplacé par une excellente imitation. Il me laissa m’échapper et me regarda un petit moment avant de se redresser. « Je crois bien que je suis en train de tomber amoureux de toi.» Je me stoppais net et me retournais, surprise par cette déclaration inattendue. Je plongeais mon regard dans le sien tentant de percevoir s’il était sérieux ou non. Mais aucun sourire blagueur ne s’affichait sur son visage de bellâtre. Pour être honnête, je ressentais la même chose. Je crois bien qu’à l’instant où je l’avais vu, j’avais senti qu’il y aurait quelque chose de fort entre nous. Mais comment pouvais-je le laisser continuer à m’aimer alors que je n’étais pas celle qu’il croyait. Pas celle de qui il était tombé amoureux. Je baissais les yeux, et secouais la tête. « Dis pas ça, tu me connais à peine. » Il me regarda et me fit un petit sourire entendu. « Plus que tu ne le crois, Bluebell Santiago.»


Il savait tout. Depuis le début, ou presque. Qui j’étais, ce que je voulais. Tout. Moi qui pensais tout maîtriser, je m’étais totalement plantée. Sur le coup, j’avais eu peur. Il aurait pu me tuer, me torturer, n’importe quoi. Mais, il n’en fit rien. Il m’avait de nouveau attiré contre lui, et je m’étais laissée faire, encore sous le choc. Il m’avait alors tout expliqué. Comment il avait su qui j’étais réellement, et surtout pourquoi il m’avait laissée faire. Il était en effet comme pris au piège dans cette vie et il savait que s’il partait, on le tuerait lui et Lily. Il savait trop de choses pour qu’on le laisse en vie. Alors, si je pouvais l’aider à faire tomber sa bande, il savait qu’il pourrait enfin être libre. Et en apprenant à me connaître, il s’était rendu compte que ses sentiments pour moi prenaient une tournure toute autre qu’il l’aurait souhaité. Il était tombé amoureux de moi. Et moi de lui. A mon tour, je lui racontais ce qui m’avait poussée à intégrer la LAPD et comment j’avais vécu cette première infiltration. Je lui avouais aussi les sentiments que je ressentais pour lui, et ensemble on décida d’unir nos forces pour réussir à faire tomber le groupe. Bien entendu, je n’en parlais à personne. Il y avait trop de risques. Autant pour lui que pour moi, et il était hors de question que je mette sa vie en danger. L’opération de la dernière chance comme on l’appelait entre nous était prévue pour dans deux semaines. Deux longues semaines d’attente.






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TIME AFTER TIME.


CHAPITRE 5


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Les deux semaines passèrent à une vitesse folle. Je ne quittais pas Hermès, m'étant même installée dans sa luxueuse villa. Lily était aux anges, et lui aussi semblait déjà plus apaisé. J'avais l'impression qu'enfin la vie allait nous sourire, qu'on pourrait enfin être heureux après cette foutue mission. On avait décidé d'aller s'installer à Orlando, en Floride après ça pour pouvoir recommencer une autre vie ailleurs, loin de L.A. J'allais bien entendu abandonner ma carrière de flic et s'était dit qu'ouvrir un restaurant pouvait être sympa et nous permettrait d'avoir une vie de famille rangée. Nous voulions avant tout le bonheur de Lily, et je crois qu'il était sensible à mon attachement pour sa petite fille. J'avais finalement mis mon supérieur au courant de mon "ralliement" avec Hermès et même s'il avait eu des doutes au début, il avait fini par me faire confiance. Au fond, j'étais persuadée qu'il pensait qu'Hermès nous trahirait. Mais il ne l'a pas fait. Il voulait vraiment changer de vie et il était prêt à tout pour ça, même à faire tomber ses hommes.

Le jour J., nous étions lui et moi au RDV, nous rendant dans le quartier Downtown de L.A, là où le trafic devait se faire. Je n'ai pas envie de me remémorer tout ça, c'était un moment terrifiant. On savait que c'était l'instant clé de notre vie, et que si ça foirait, on pouvait y passer. On pouvait tout simplement passer à deux doigts du bonheur si un seul petit détail venait à mal tourner. Nos voitures sont arrivées en premier. Nous étions dans une des voitures de tête, avec deux hommes à lui, une voiture nous précédait, et une autre nous suivait. Je savais que plusieurs agents étaient cachés dans les halls ou au coin des rues aux alentours du lieu de rendez-vous. Il manquait une seule voiture, et nous serions au complet : le grand manitou. Il tenait à se déplacer personnellement pour cet important échange de marchandises comme tout le monde le disait si bien mais tenait à ce que ses hommes arrivent avant. Histoire de voir si ce n'était pas un guet-apens. Mais, nos acheteurs étaient déjà là. On ne pouvait pas les faire patienter sans attirer leur attention. Ce fut donc Hermès qui sortit en tant que second pour aller parler à leur chef. Moi, je tremblais, le regardant s'éloigner de la voiture le coeur battant, craignant de ne jamais le voir revenir. Un de ses homme le rejoignit, et un coup de feu fut alors tiré. Je sortis rapidement de la voiture, le pistolet en main prête à faire feu moi aussi, lorsque j'aperçus la silhouette de mon homme à terre. D'autres coups partirent alors, et je sentis qu'on me projetais à terre pour me protéger sûrement. Une douleur m'avait assaillie, et quand je sentis du sang couler de mon épaule, je compris que moi aussi, j'avais été touchée. Le reste de l'histoire est flou. Ça tirait de partout, la LAPD était intervenue et tentait tant bien que mal d'éviter le massacre. Les acheteurs sont vite remontés en voiture et ont filé, pendant que les hommes de Hermès se faisaient arrêter les uns après les autres. De mon côté, j'avais prévenu les secours sitôt le danger passé, et j'étais accroupie par terre, suppliant Hermès de s'en sortir. Il avait été touché dans la poitrine, et le sang coulait. Nous restâmes les jours qui suivirent à l'hôpital. Ma blessure n'était que superficielle, et je fus vite remise, mais Hermès continuait de se battre contre la mort. Je passais des heures à son chevet, attendant qu'il se réveille, qu'il s'en sorte. J'avais besoin de lui. Lily avait besoin de lui. Je l'avais envoyé chez ma mère et mon beau père à Phoenix pour qu'elle soit en sécurité et loin de tout ça. Enfin, il finit par ouvrir les yeux.

« Blue ... » Sa voix me sortit des pensées dans lesquelles j'étais plongée depuis un petit moment et je tournais la tête vers lui. Ses beaux yeux me dévisageaient, et il semblait perdu. A cet instant précis, on aurait dit un petit garçon, et je me penchais alors, déposant un baiser sur ses lèvres. « Oh Hermès, j'ai eu tellement peur. Ne me refais plus jamais ça. Je ne pourrais plus vivre sans toi. » Il esquissa un mince sourire avant de grimacer, sûrement la douleur. « Et Lily ? » Je lui fis un petit sourire rassurant, ne voulant pas qu'il s'inquiète davantage. « Elle est chez mes parents à Phoenix, ne t'en fais pas. Elle va très bien, je l'appelle tous les soirs.» Il sourit de nouveau et ferma les yeux. Il allait guérir, il allait vivre. Un poids s'enlevait de ma poitrine, et je me sentais revivre de nouveau. Je m'étais rendue compte lorsque j'avais failli le perdre de la force de mon amour et je ne m'imaginais plus vivre un instant sans lui. Je ne voulais plus le quitter.

Malheureusement, on ne fait pas toujours ce qu'on veut dans la vie ...

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Selon la LAPD, l'opération avait été un succès sur toute la ligne. Pour Hermès et moi, c'était une catastrophe. Son chef courait toujours, et c'était lui qui représentait un réel danger pour lui. D'ailleurs, on se rendit compte qu'on était suivi à chaque fois qu'on sortait. Je m'étais installée chez lui, et j'avais quitté la LAPD pour l'instant, préférant éviter de montrer que je pouvais avoir des liens avec eux. Mais malheureusement, le patron savait tout. Il envoya un mot chez nous l'informant qu'il savait tout et qu'il ferait bien de revenir vite fait bien fait s'il ne voulait pas qu'on s'en prenne à moi ou à Lily. Quand il lut ça, il devint fou. Il se rendit à la LAPD, montrant le mot. Il était fou d'inquiétude pour sa fille, pour moi aussi bien sûr. Quand il revint à la maison, je me rappelle encore de son regard déterminé. Perdu, mais déterminé.

Il enleva sa veste en cuir et la jeta sur le canapé avant de s'approcher de moi. Je posais une main compatissante sur son bras, et il me serra contre lui un instant avant de se reculer et de me regarder, un sourire triste dessiné sur le visage. « Il faut que tu partes Blue. Et vite. » Je ne pouvais pas en croire mes oreilles. Après tout ce qu'on avait vécu, il voulait vraiment que je les quitte ? Comment pouvait-il me demander ça ? Je secouais vivement la tête, et le fusilla du regard. « Hors de question. Je ne vous laisserais pas. On va affronter ça ensemble. » Il secoua la tête, et s'avança dans le salon, juste devant la baie vitrée, le regard perdu dans le vague. « Tout a déjà été planifié. On a réussi à joindre Joaquin. Il va t'héberger à Barcelone. Tu pars dans deux jours. Avec Lily ... si tu le veux bien. » Alors, ils avaient tout manigancé ... Je m'approchais de lui et l'enlaçais, posant ma tête sur son dos. « Je ne veux pas te laisser Hermès. S'il t'arrivait quelque chose ... » Il resta un moment silencieux, avant de répondre : « Il ne m'arrivera rien. La LAPD me protège et je vais moi aussi disparaître pendant un moment avant de vous rejoindre en Espagne. Mais il faut déjà que toutes les deux vous soyez en sécurité. Je ne supporterais pas qu'on vous fasse du mal. Et je ne laisserais Lily qu'à toi. Il n'y a qu'à toi que je fais confiance. Tu es comme une mère pour elle. S'il te plaît Bluebell. Fais ça pour moi, pour elle. » Devant mon silence et ma mine butée, il me prit le visage délicatement et déposa un baiser sur mes lèvres. « On se retrouvera, je te le promets. » Je le regardais, hésitante. Je savais qu'il n'abandonnerait jamais sa fille, et qu'il finirait par nous revenir, mais quand ? Et si les choses ne se passaient pas comme prévu et que son chef le retrouvait ? Tellement d'interrogations se bousculaient dans mon esprit. Mais il avait raison sur une chose, Lily devait être à l'abri. Loin de chez nous. Alors, je finis par hocher la tête, et murmurais : « D'accord, on partira dans deux jours. Mais reviens nous vite.» Je l'embrassai avec passion comme si c'était là notre dernier baiser.

Deux jours après, je le quittais, embarquant avec moi notre petite Lily qui ne comprenait pas pourquoi elle devait dire au revoir à son père. L’Espagne nous attendait, et je redoutais déjà cette nouvelle vie sans Hermès.






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CHAPITRE 6


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L’Espagne. Un nouveau pays, un nouveau continent, un nouveau monde. Dès que je posais les pieds sur cette nouvelle terre, je sentis que j’allais me plaire ici. Barcelone était une ville magnifique et puis, je n’étais pas seule. Lily était avec moi, et pour commencer nous allions habiter chez Joaquin. Il m’avait accueillie à bras ouverts, heureux de me revoir après toutes ces années sans nous voir. Bon, toutes ces années, j’exagère. Presque deux ans. Mais lui et moi, on avait toujours été inséparables et ne plus le voir m’avait fait bizarre. Il était bien évidemment surpris de me voir débarquer avec la jolie Lily, âgée de 3 ans maintenant et je lui racontais les derniers mois trépidants de ma vie. Mes premières semaines à Barcelone ont été plutôt calmes. Inscription de Lily dans une école privée, recherche d’appartement, recherche de boulot, et surtout repos. Après tout ce que j’avais vécu, j’en avais bien besoin. J'avais fini par trouver un petit job de vendeuse dans une boutique de prêt à porter et je devais avouer que je pris plaisir à ce nouveau métier, beaucoup plus ... calme que mon précédent. Mais je détestais la patronne de la boutique qui nous prenait toutes pour des larbins, et très vite, j'eus l'idée d'ouvrir ma boutique à moi. Après tout, j'avais pas mal d'argent de côté - merci maman chérie - et au moins, je serais ma propre patronne. Puis, je créais depuis quelques temps des bijoux alors je pourrais toujours les vendre. Les démarches furent laborieuses mais je parvins enfin à trouver la boutique parfaite, 250m² dans le coeur de Barcelone. Une fortune bien entendu mais j'avais les moyens. Bien entendu, Joaquin m'aida du début à la fin et me soutint dans ce projet, heureux de me voir me reconvertir dans la vente. Il avait détesté ma période flic sachant que je risquais ma vie tous les jours. Je finis donc par ouvrir, et dans la foulée me louais un joli petit appartement au Sud de Barcelone, avec vue sur la mer. Lily était aux anges, et même si parfois je la surprenais le regard perdu dans le vague, espérant le retour de son papa, elle était heureuse, et ça me suffisait. Ma nouvelle vie ici me plaisait. Je m'étais fait des nouveaux amis, dont une en particulier, Ana qui était devenue indispensable à ma vie. Lily la considérait même comme une tata et elle l'adorait. Elle me rendait souvent service en la gardant quand je devais quitter plus tard. Il ne manquait qu'une chose à mon bonheur Hermès.


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Le temps passait vite. Je venais de fêter mon 25ème anniversaire en compagnie de Lily, Ana, Joaquin et d'autres amis, et je m'occupais de ranger l'appartement pendant que Joaquin couchait Lily qui s'endormait sur le canapé. Il revint vers moi, un petit sourire sur le visage et m'aida à débarrasser. " Cette petite est vraiment un amour." Je lui rendis son sourire et hochais la tête pendant que je faisais la vaisselle. "Oui, je ne vois plus ma vie sans elle. Je vais l'adopter. Ca fait déjà 3 ans que ... Enfin, je ne sais pas s'il reviendra, et je veux qu'elle ait une vraie famille. C'est important." J'avais encore du mal à parler de Hermès, il me manquait terriblement et pourtant, peu à peu les traits de son visage devenaient plus flous. Chaque jour, j'espérais une lettre, un appel, quelque chose, mais rien ... Hermès posa sa main sur mon bras, et plongea son regard dans le mien. " Oublie le Bella. Tu ne peux pas vivre comme ça en passant ton temps à l'attendre. Tu as le droit au bonheur, toi aussi." Je lui fis un petit sourire triste, et il me serra contre lui. " Je t'aime moi... Je n'étais pas sûre d'avoir bien compris les derniers mots qu'il venait de prononcer à voix basse, mais je sentis un frisson me traverser. Ana me répétait sans arrêt qu'il était fou amoureux de moi, que ça crevait les yeux mais je la stoppais net à chaque fois. Joaquin était un ami, seulement un ami. Mais, peut-être finalement, était-il plus que ça ?


Voilà ma nouvelle vie. Je suis heureuse même si j'ai toujours un manque en moi. Je ne regrette en rien mon départ des USA et ma nouvelle vie en Espagne. Je sais que la vie continue de me sourire, et qu'elle me réserve encore bien des choses. Maintenant, reste à savoir : bonne surprise ou pas ? Ça, je vous le dirais plus tard ! Je m'arrête d'écrire, et contemple mon document de plus de 200 pages. Finalement, j'ai eu une vie bien remplie du haut de mes 25 ans. Et peut-être que je vais enfin réaliser le rêve de ma vie : devenir écrivain. Je souris, et sauvegarde avant de me lever pour déposer un baiser sur le front de ma Lily, endormie comme à son habitude sur le canapé, devant un dessin animé. Je la porte jusqu'à son lit et la dépose, avant de la border et quitter la pièce, un sourire épanoui sur le visage.


FIN






Dernière édition par E. Bluebell Santiago le Jeu 19 Jan - 19:14, édité 2 fois
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